« L’homme qui a
enfreint un tabou devient tabou lui-même, car il possède la faculté dangereuse d’inciter les autres à suivre son exemple. Il éveille la jalousie et l’envie : pourquoi ce qui est défendu aux
autres lui serait-il permis ? Il est donc réellement contagieux, pour autant que son exemple pousse à l’imitation, et c’est pourquoi il doit être
évité. » Freud
La Podeiktophilie est le fait d'exhiber ses parties génitales comme n'importe quelle autre partie du corps, en général dissimulée par les vêtements.
L'exhibitionniste cherche toutes les occasions de montrer sa nudité au grand jour. Sa prédilection peut donc se manifester en public, sous le regard de tous. Il aime son corps et/ou sa façon de
faire l'amour, a tendance à se croire merveilleux et unique. En plus, il cherche à le démontrer. Il en va de même des couples qui affichent des gestes intimes en
public.
Le voyeurisme désigne le fait pour un
individu de retirer une satisfaction sexuelle de l'observation d'autres personnes nues, en sous-vêtements ou en train de réaliser des actes sexuels, en bref dans des situations habituellement
réservées à la sphère privée. Pour le voyeur, l'excitation ne peut être présente que si celui ou celle qu'il observe n'a pas conscience d'être vu. C'est donc l'intrusion dans l'intimité qui
entraîne le plaisir du voyeur.
Il peut parfois arriver que l'exhibitionnisme
soit utilisé comme moyen de protestation. Le terme « mooning » (pas d’équivalent français), par exemple, correspond au fait de montrer ses fesses en public, souvent
en groupe, pour attirer l'attention sur un événement précis ou juste pour s'amuser et créer une sorte de « happening » (une performance/représentation, un événement/une
situation qui peuvent être considéré comme un art).
Le premier cas de voyeurisme présent dans l'histoire se rapporte à la
« Légende de Lady Godiva ». On raconte en effet que Lady Godiva, épouse du seigneur de Coventry, en Angleterre, aurait voulu que son mari baisse les taxes qu'il
imposait à ses sujets. Celui-ci voulut alors la mettre au défi et promit de ne plus oppresser ses sujets si sa femme acceptait de traverser la ville nue sur son cheval. Elle le prit alors au mot
et accepta à condition que tous les habitants restent enfermés chez eux. Un tailleur nommé Tom profita cependant de l'occasion pour observer secrètement la jeune femme et la légende dit qu'il
devint aussitôt aveugle. Depuis, la langue anglaise utilise le terme "peeping Tom" (Tom le mateur) pour désigner un voyeur.
Exhibitionnisme plus ludique, le « streaking » qui consiste à interrompre un
événement télévisé (le plus souvent sportif) en courant nu sur le stade.
Dire que l'être humain possède une tendance naturelle au voyeurisme n'est sans doute
pas exagéré, et le développement de la « télé-réalité »
en en une preuve flagrante. Internet a également joué un rôle important dans ce domaine et on ne compte plus les sites sur lesquels les amants déçus exposent aux internautes les photos de leurs
ex petites amies dans le plus simple appareil. Du fantasme à la perversion, il n'y a ici qu'un pas : là où certains trouvent leur plaisir sans empiéter sur la vie privée de leurs congénères,
d'autres se font une joie de violer l'intimité de ceux qui les entourent dans le simple but de leur nuire.
Parmi les différentes déclinaisons de l'exhibitionnisme, on emploiera le
terme anglais « flashing » lorsque les parties montrées le sont de manière rapide, un peu à la manière du pervers qui ouvre son imperméable, et la
psychiatrie évoque l' « apodysophilie » lorsque le sujet ressent le besoin de se
mettre nu partout.
De nombreux sex-shops proposent
des spectacles appelés « peep-show », dans lesquels le voyeur, caché derrière une vitre sans tain, observe moyennant finances une strip-teaseuse
voire des couples sans que ceux-ci puissent les voir.
Le voyeurisme est alors mis en scène et prend la forme d'un jeu de rôle, la personne observée étant consciente que quelqu'un la regarde.
Aujourd'hui, le web permet une forme d'exhibition plutôt pratique : les
amateurs montrent leurs propres photos dans des forums, excités à l'idée de savoir que des inconnus pourront les consulter à loisir. On a souvent tendance à confondre ceux qui aiment montrer leur
corps de façon furtive avec les naturistes. Lesquels ne sont pas systématiquement libertins. C'est ce que réalisent trop tard les exhibitionnistes qui tentent de fréquenter les plages
naturistes !
Les clubs « échangistes » sont également des lieux particulièrement appréciés par les voyeurs : de nombreux couples s'y rendent pour être vus
et trouvent ainsi des amateurs.
Pratiques :
- Porter une mini-jupe (avec ou sans culotte ?).
- Montrer plus ou moins visiblement ses fesses, son sexe dans diverses attitudes pseudo naturelles.
- Porter un chemisier transparent, seins nus.
- Un cliché : Être nu ou en lingerie sous un manteau de fourrure ou imperméable.
- Maintenir sa braguette ouverte avec le sexe visible.
- Porter des tenues SM, comme une combinaison
latex.
Mais n’oublions pas que
l'exhibitionnisme
ne peut exister sans le voyeurisme !
Si personne ne regarde, où se situe l'intérêt de se montrer ?
« Dieu a fait l’homme à son image,
l’exhibitionniste lui rend l’hommage » Jaques Prévert
L'exhibitionnisme cependant est illégal (outrage public à la pudeur) sur la voie publique. S’exhiber dans des lieux inappropriés et devant des personnes non consentantes est puni par la
loi et passible d'un an d'emprisonnement ainsi qu'une amende (article 222-32 du Code Pénal). On parlera alors d'attentat à la pudeur, sous réserve qu'il y ait une volonté réelle d'imposer à
autrui une vision obscène sans tenter de dissimuler sa nudité ou ses actes sexuels. Dans ce cas, l'exhibitionnisme est considéré par la loi comme faisant partie des violences sexuelles au même
titre que le viol, l’inceste, le harcèlement sexuel ou encore le proxénétisme.
Il n'est en fait légal que dans les bars à strip-tease, à la télévision où dans tous lieux où les participants à la scène sont adultes et
consentants.
Livres
Motel Fetish
Auteur : Chas Ray Krider
Derrière les rideaux opaques d’une
chambre de motel tout droit sorti d’un polar américain des années cinquante, des créatures lascives s’offrent au regard voyeur et fétichiste de Chas Ray Krider; dans ces scénettes équivoques,
l’espace est sculpté par le halo des lampes de chevet; les lèvres de la femme sont rouge baiser et son regard absent. Elle promène sa langueur et son mystère de femme fatale vêtue de dessous
rouge et noir, haut perchée sur ses talons, et s’abandonne à l’attente en sirotant un bourbon ou en feuilletant nonchalamment une revue, une cigarette à la main. Une atmosphère immobile et
vénéneuse sourd de ces clichés qui semblent appeler le crime autant que l’extase.
Do it yourself
Auteur : Uwe Ommer et Renaud Marchand
Inspiré par une baby-sitter qu'il
surprit prenant des clichés d'elle-même devant le miroir de sa salle de bain, le photographe Uwe Ommer eut l'idée
de publier un volume d'autoportraits érotiques de photographes amatrices. Ommer les invita à se photographier de la manière qu'il leur plaisait -
libérées du regard voyeuriste du photographe. Les modèles ont été laissées entièrement
libres de se prêter à des poses romantiques, suggestives, ou simplement naturelles. Parmi elles figure une grande variété de personnalités, étudiantes, artistes, actrices, stylistes, danseuses, mannequins, musiciennes, enseignantes...
Ce livre est une image plurielle de la manière dont les femmes se perçoivent - ou aimeraient se percevoir.
* Photo : Helmut Newton
Derniers Commentaires