Péchés véniels (ignorance et faiblesse), péchés mortels, péchés capitaux ... On n’en entend plus guère parler, même au catéchisme !

Dans cet article je ferai un parallélisme entre les 7 péchés capitaux et le BDSM. Je vous propose d'explorer tour à tour ces grands vices qui menacent le cour de l’homme et mènent le monde.

« La meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder. » Oscar Wilde

Saint Augustin voit le sept comme la perfection de la Plénitude. C'est également lui qui a nommé les péchés capitaux pour la première fois. Selon lui, ce ne sont pas les plus graves mais ceux qui sont à l'origine de tous les autres.

Qu'est ce que l'Orgueil ?

L'Orgueil est le fait de s'attribuer des qualités que l'on n'a pas, de tout rapporter à soi. L'orgueilleux se croit supérieur et plus méritant que les autres individus qu'il méprise.

Les différentes formes d'orgueil sont : la vantardise, la vanité, l'opiniâtreté, la présomption, la supériorité, l'ambition et l'hypocrisie.

L'orgueil peut prédisposer aux maladies mentales telles que la paranoïa et la dépression. En effet, les personnes orgueilleuses sont souvent perfectionnistes et vivent donc mal les échecs.

L'orgueilleux peut être qualifié d'égoïste : c'est exactement le péché qui caractérise le Dominant !

Ce péché n'est pas forcément un péché plus grave que les autres, mais un péché d’où les autres dérivent. C’est un péché qui vient en tête de liste (capital vient du latin caput, la tête), un péché principiel, si l’on veut, comme une des sources du mal.

Pourquoi faisons-nous du mal ? Le plus souvent nous ne faisons du mal que pour un bien. C’est un des points sur lequel on peut être en accord avec Kant : les hommes ne sont pas méchants (ils ne font pas le mal pour le mal), mais ils sont mauvais (ils font du mal aux autres, pour leur bien à eux). C’est en quoi l’égoïsme est le fondement de tout mal, comme disait encore Kant, et le premier, des péchés capitaux. C’est l’injustice à la première personne.

Selon Pascal « le moi est injuste en ce qu’il se fait centre de tout : chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres ». On ne fait du mal que pour son propre bien. On n’est mauvais parce qu’on est égoïste.

Qu'est ce que l'Avarice ?

L'avarice est une tendance à s'attacher de façon compulsive aux richesses matérielles, jusqu'à les idolâtrer. Il y a bien là une recherche de l'accumulation pour acquérir toujours plus, de façon exagérée et égoïste.

L'avarice peut être expliquée par l'angoisse de manquer de quelque chose, ou tout simplement le fait d'aimer profondément l'argent, celui-ci pouvant être considéré comme signe de pouvoir, de domination et d'invincibilité. En accumulant ses richesses, l'avare se sens protégé, en sécurité.

En fait, l’avarice est peut-être plus une convoitise et une concupiscence qu’une « possession » et une rétention. Et c’est peut-être plus cette convoitise que la possession elle-même qui suscite chez l’avare de la jouissance. C’est pourquoi l’avarice a des points communs avec le fétichisme. Pour le fétichiste, le fétiche (une petite culotte par exemple) procure en lui-même, par l’imagination et la concupiscence qu’il suscite, une jouissance supérieure à celle que procurerait le fait de déshabiller la dame pour la « prendre » et la « posséder ». De même, pour l’avare, les louis d’or ont valeur de fétiche. Les fantasmes qu’ils suscitent (les rêves qu’ils procurent, les compensations d’orgueil qu’ils fournissent) déclenchent plus de jouissance que le fait même de les « posséder » et de pouvoir les utiliser. L’avarice et le fétichisme sont des jouissances pour lesquelles la « réalisation » (dans le sens de « réaliser » un capital financier ou de « réaliser » et de mettre en pratique un fantasme sexuel) apparaît toujours décevante. La jouissance par l’imagination se substitue à la jouissance par la réalité.

Qu'est ce que l'Envie ?

Par définition, l'envie est le sentiment que l'on ressent lorsque l'on convoitise le bien d'autrui. C'est son objet même qui fait de l'envie un péché : elle est tristesse du bien de l'autre. Si chaque péché s'oppose à une vertu, on peut dire que le péché de l'Envie s'oppose à l'Amour.

Selon, Pétrarque, poète italien, il estime que l'Envie est justifiée par l'ardeur d'un amour, l'Envie est innocente et poétique. Thomas d'Aquin, quant à lui, décrit trois niveau dans l'envie: au début, on essaye d'amoindrir la réussite d'autrui. Ensuite, soit on jubile d'avoir amoindrit la réussite de l'autre. La dernière étape est la haine.

Dans le milieu BDSM , l'Aspirant (en anglais : Wannabe, contraction de 'want to be') est une personne qui désir être amputé, en souhaitant se voir amputer un ou plusieurs membres sains qui, selon lui sont malades ou laids. Le wannabe n’a pas de déficiences dans le contrôle de ses mouvements, il n’a ni un corps déformé ou incomplet. En fait, le Wannabe est une personne qui imite ou rivalise avec un autre. S’il rivalise avec un autre, voici le schéma : le wannabe imite un autre wannabe qui imite un autre wannabe et ainsi de suite. Le terme wannabe se traduit par «manque à être / veut être». Une personne qui est considérée comme un wannabe est une personne qui se considère comme supérieur ou sur un autre niveau que l’autre, dans la majorité des cas, c'est parce qu'il a quelque chose que l'autre n'a pas, même si cela ne contribue en rien dans l’épanouissement du partenaire. Il veut devenir une autre personne, il essaie de l'imiter au mieux. Les wannabes qui ont eu recourt à l’amputation se contentent d'utiliser une prothèse.

Qu'est ce que la Colère ?

La Colère est un mouvement désordonné de l'esprit vers la violence, qui se manifeste par l’éclat de voix (hurlements), des gestes vifs, voire des paroles offensantes et la vengeance. Selon Aristote, la peur est absente de la colère. Ainsi, même s'il s'agit d'une sorte de folie passagère, elle peut être aveugle et très dévastatrice envers l'entourage. Contrairement aux autres péchés capitaux, la Colère dérange directement l'entourage. Grégoire le Grand, quant à lui, attribue à la colère six filles : la querelle, l'excitation de l'esprit, l'outrage, la clameur, l'indignation et le blasphème.

En réalité, la Colère peut être provoquée par de multiples facteurs. Cela peut être l'impatience, l'intolérance, la contrainte, la frustration, l'injustice, le désir passionné ou encore lorsque la communication et la discussion verbale ne passe plus.

Dans le BDSM en punissant sous le coup de la colère les limites n'existent plus, les mots clés sont ignorés. Cette situation est très dangereuse. Le Dominant qui sévit sous le coup de la colère est dans une zone d'abus. Il est très difficile de prendre le recul nécessaire quand on est en colère. La souffrance n'est pas la finalité de la relation. Elle est un outil à la disposition du Dominant pour garantir le respect des règles. Les punitions n'impliquent pas forcément la souffrance. La restriction de mouvement, humiliation, les mots crus, ou un simple regard peuvent punir un soumis.

Le mot Dominant est dépendant du verbe Dominer. Chaque Dominant doit Dominer toutes les situations de jeux et son humeur… à bon entendeur.

Qu'est ce que la Luxure ?

A l'origine, la Luxure désigne l'expression d'un désir désordonné, d'une jouissance déréglée. Il s'agit de la recherche sans retenue des plaisirs de l'amour physique, des plaisirs sensuels. Une sorte de débauche.

On distingue trois péchés de chaire : le blasphème (juron), l'intempérance (l'excès) et la luxure.

Pour le catholicisme, il existe différentes espèces de luxure :

• la fornication : rapport sexuel entre deux personnes non mariées.

• le stupre : débauche, action honteuse.

• le rapt : enlèvement illégal

• l'adultère : rapport sexuel consentant d'une personne mariée avec une personne autre que son conjoint.

• l'inceste : relation sexuelle entre proche parents.

• le sacrilège : atteinte portée à quelqu'un particulièrement digne de respect.

• la bestialité : rapport sexuel avec un animal ou personne se comportant comme une bête.

• la sodomie : rapport sexuel avec pénétration par l'anus.

• l'onanisme : masturbation masculine ou contraception naturelle avec éjaculation de l'homme en dehors du vagin de la femme.

• l'impureté : ce qui est mauvais, non pur.

Au Moyen-âge, la Luxure était considérée comme le plus grave des péchés par la religion chrétienne, alors qu'elle était clairement vue comme positive durant l'antiquité. En effet, à cette époque étaient organisées des fêtes religieuses, comme les Bacchanales où avaient lieu des actes luxurieux. On peut aussi citer le Kâmasûtra et l'hédonisme, courant philosophique en perpétuelle quête du plaisir. Au 18^ème siècle apparaît le libertinage, faisant référence à des pratiques sexuelles sans morale (voir en groupe). De nos jours, bien que certaines aventures sexuelles avant le mariage rentrent dans les mœurs (concubinage), d'autres pratiques telles que l'échangisme ou le voyeurisme peuvent encore paraître immorales et malsaines. Dans la mythologie grecque, Aphrodite, est la déesse de la luxure, des plaisirs de la chair.

La luxure n’est pas uniquement sexuelle, elle est la prise de pouvoir du corps (diabolique) sur l’âme (divine). Elle nous fait sortir de notre propre désir qui s’efface devant l’insatiabilité de la pulsion. On n’est plus dans l’échange mais dans la possession. D'un point de vue fétichiste on est dans l'objetisation du corps. Le concupiscent réduit l'autre à son corps, et celui-ci à ses parties désirables, érotiquement stimulantes. Il fait du corps de l'autre un objet de plaisir. La luxure déshumanise donc, parce qu'elle découpe la personne en tranches. Elle la parcellise, le plaisir sexuel se fixant sur une pulsion ou sur un objet partiel.

Qu'est ce que la Paresse ?

La Paresse est un amour du repos, qui nous pousse à omettre ou à négliger nos devoirs, plutôt que de nous faire violence pour les remplir.

A l'origine, l’Église employait le mot acédie pour désigner ce péché capital. L'acédie signifiait "paresse spirituelle", c'est à dire le fait de se désintéresser de tout, de ne croire en rien, de ne pas avoir foi. Le sens de ce péché capital était donc bien différent de celui d'aujourd'hui, pour lequel nous employons le mot paresse. La Paresse est intimement liée à la procrastination, qui est la tendance à toujours remettre au lendemain ce qui peut être fait le jour même. En effet, le paresseux manque souvent de volonté, de motivation pour transformer ces devoirs en action.

Les vices engendrés par la paresse sont :

Le découragement et l'indifférence pour toute espèce d'obligations, qui fait qu'on se rebute à la vue des moindres difficultés ;

La torpeur, qui engourdit l'âme, produit l'inaction ou fait accomplir négligemment les devoirs de son état.

Un violent penchant à la volupté, qui ne tarde pas à entraîner dans les plus affreux désordres.

Le désespoir, qui abat le courage à la vue des difficultés qu'on estime insurmontables.

L'exemple qui pourrait être pris pour le BDSM serait nos amis les voyeurs. Car ils sont uniquement des « spectateurs passifs », ils observent l'intimité ou la nudité d'une personne ou d'un groupe de personnes dans des conditions particulières en cherchant à éprouver une jouissance et/ou une excitation. Le « voyeur » est souvent représenté observant la situation de loin, en regardant par une ouverture, un trou de serrure ou en utilisant des moyens techniques comme des jumelles, un miroir, une caméra …

Qu'est ce que la Gourmandise?

La gourmandise est l'envie désordonnée de manger ou boire quelque chose que l'on aime sans en avoir le besoin, c'est à dire en l'absence de faim ou de soif. Selon l'épicurisme, la gourmandise s'oppose à la recherche du bonheur car habitue à un plaisir non nécessaire.On distingue deux formes de gourmandise : celle de la nourriture (gourmandise) et celle de la boisson (ivresse).

Depuis toujours, la gourmandise est considérée comme un péché par la religion catholique. A partir du 19^ème siècle, la gourmandise est désormais une aptitude à apprécier la nourriture et à prendre du plaisir à manger et boire. Elle s'attache plus à la qualité et se détache de la quantité. On est ainsi dans le raffinement, dans la raison et la délicatesse et non plus dans l'excès.

Si on pratique le sexe et la nourriture il y a deux écoles, celle de la nourriture liquide et celle de la nourriture solide le plus fréquemment utilisée dans un but pénétratif. Il y a aussi des termes plus barbares, comme vorarephilie ou nourriture pendante. Agnès Giard définit la vorarephilie comme « une pratique sexuelle qui consiste à se masturber en imaginant qu’on se fait ingurgiter, si possible par une bouche suceuse, glaireuse et pompeuse qui vous aspire tout rond à la façon d’une huître. Internet a permis le développement de communautés vorarephiles, et notamment de communautés d'artistes amateurs qui expriment et partagent leur imaginaire par le dessin ou encore la fiction écrite. Dans de rares cas, certains publient leurs productions.